Louise Bloom & Maude Durocher-Séguin

Louise Bloom
Peintre et graveure d’art


14 mars 2013


Intention de projet « Boréal »

Le « jumelage », comme je le comprends, est caractérisé par l’engagement, la capacité et l’énergie de mettre de l’avant un tracé (réseau) suivant lequel les deux participants évoluent tout en construisant leur langage de communication et d'échange. Ce langage représente une union, et cette union procure la volonté conjointe de créer un « objet » qui, lorsqu’on le dévoile et le montre, représente ce qui a été partagé et reflète par sa forme l’énergie de l’union comme une communion en elle-même. Elle peut exprimer une opposition ou un point de vue concurrent, qui peut se révéler lors de la production.

Je recommande donc d’avoir une première rencontre avec l’étudiant ou l’étudiante, qui durera environ une heure et demie, pour nous permettre de nous interviewer l’une l’autre afin de progresser vers une relation qui alimentera le travail et la production. Je serai heureuse de rencontrer l’élève à l’endroit qui lui conviendra le mieux.

Et si cela lui convient aussi, je serais intéressée à la conseiller et à appuyer ses idées de production et je me propose également de lui apprendre la gravure et de lui permettre d’expérimenter dans ce domaine.

La possibilité de faire évoluer une idée en deux dimensions en une « installation », comme vous l’avez suggéré, m’intéresse également personnellement.

J’aimerais réserver deux journées à l’atelier et j’accepterais de séparer ce temps d’atelier en quatre séances plus courtes, si c’est approprié et s’il est possible de les mettre au calendrier. S’il fallait plus de temps, je serais disponible.

Et j’envisage que le partage puisse avoir lieu par tous les moyens de communication : téléphone, en ligne, etc.

L’élève aimerait peut-être savoir que j’ai un attrait particulier pour le papier, les mots ou le texte, la poésie, les dessins schématiques et le collage. La photogravure et le monotype font partie de mon vocabulaire visuel. La tenue d’un journal ou d’un carnet de travail pour faire le suivi du processus pourrait être une responsabilité partagée.

J’expose actuellement dans la région au centre d'exposition de Val-David et j’aimerais visiter l’exposition avec l’élève pour approfondir nos conversations.



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Texte d’intention de Maude Durocher-Séguin
28 mars 2013

Je souhaite créer un projet en compagnonnage qui traitera d’un sujet historique et/ou environnemental. Mon idée de base serait de traiter du sujet des vieilles architectures qui représentent une trace du passé et qui parfois ne sont pas respectées à leur juste valeur et que la population a tendance parfois à laisser de côté et à négliger leur potentiel et leur importance. Je voudrais dénoncer la richesse que l’on perd à la suite de la disparition de ces architectures, ou tout simplement leur rendre hommage en leur prêtant une attention majeure dans mon travail. Pour amener ce que je désire exploiter, j’avais en tête d’utiliser plusieurs techniques, entre autres la peinture qui prendrait une énorme place dans ce projet et de réaliser une œuvre assez imposante dans son format. La peinture, le collage, l’estampe sont des possibilités de techniques qui me rejoignent personnellement et qui, d’après moi, permettent de représenter le mieux possible ce que je souhaite traiter. L’intégration de photographies pourrait être intéressante pour l’approche commémorative de l’œuvre. Afin de créer un lien avec mon sujet, je me dirigerais vers une approche plus figurative ou semi-figurative, mais en apportant une touche stylisée. Au niveau des signes plastiques, je serais tentée d’explorer l’œuvre avec de l’empâtement afin d’amener de la texture pour faire un lien avec la robustesse et la texture qu’apportent les veilles installations. Mon but premier serait de faire passer l’intention voulue, peu importe l’approche appliquée même si j’ai un penchant vers le figuratif ou le semi-figuratif. L’ensemble de ma vision de l’œuvre se dirige vers une application lisse et appliquée tout en laissant une petite place à la spontanéité. Ce projet entre complètement dans le cadre de l’art actuel, car il traite de la notion historique qui a un impact sur notre présent et ce projet peut prendre davantage une forme de critique environnementale en relation avec ces installations et de l’histoire rattachée à celles-ci. J’aurais besoins d’une démarche structurée ayant comme but d’atteindre l’objectif, tout en laissant place aux nouvelles idées. Seulement, je ne suis pas du genre à partir spontanément sur un projet sans base fixe. Donc une liste d’idées structurées et fixes serait nécessaire pour démarrer le travail. Pour mener à terme ce projet et si je suis liée avec un artiste en compagnonnage je serais prête à me déplacer et à amener de nouvelles choses afin d’améliorer ce projet et faire germer plusieurs idées  pour en arriver à un consensus et mener un projet d’ordre d’exploration individuelle. Le sujet des autochtones serait un sujet intéressant à exploiter puisque je cohabite avec ceux-ci à Oka. Mon inspiration vient d’une recherche effectuée à propos du mot «Boréal», qui détient un lien par rapport à tout ce qui touche au Nord. Donc, je me suis permis de faire un lien avec la disparition de notre Pôle Nord causé par le réchauffement climatique. Ainsi faire une sorte de parallèle avec la société qui ne chérit pas assez ces vieux endroits. Toutes ces idées m’ont été inspirées par l’artiste peintre Cécile Gauthier pour ses techniques et ses rendus de matériaux qui concordent en plein dans ma vision des choses. Marc Séguin est d’une grande inspiration pour moi depuis longtemps et les liens qu’il crée avec ses architectures en ruines me font réfléchir à une approche semblable, comme à l’apport de vieilles archives, de journaux en liens avec une architecture précise et ainsi les incorporer dans l’ensemble de l’œuvre. Bref, au niveau de l’échéancier je suis prête à me libérer les vendredi après-midi dans les environs de 3h00 et une journée durant la fin de semaine pour échanges.
Projet Boréal

Maude Durocher et Louise Bloom

La progression de notre travail...

Mercredi le 9 avril Maude et moi, première rencontre au 5ième étage du Cégep de Saint-Jérôme.

J'ai relu la lettre d'intention de Maude et lui ai posé quelques questions sur sa vision du projet et son intérêt d'utiliser l'estampe comme élément de son imagerie pour entreprendre l'exploration du thème du projet Boréal.
En discutant et en interprétant son point de vue et ses idées sur le thème choisi on a pu arriver à en faire la synthèse sous la phrase : "the wisdom of conservation", la sagesse de la conservation.

Boréal, comme référence au Nord, inspire ma propre compréhension de la tradition des "quatre directions" qui fait partie de la vision des autochtones canadiens. Le Nord est la direction des Anciens, la sagesse consciente et le fait d'honorer toute la tradition dans tous ses sens.  L'intérêt de Maude pour la conservation de l'architecture et du patrimoine bâti en hommage aux accomplissements humains et aux efforts de préservation de l'eau comme responsabilité première représente aussi une symbolique de la sagesse consciente.

Ensemble nous nous accordons sur le fait que l'humanité doit franchir différentes étapes importantes de conscience pour prioriser ses engagements.
En se fondant sur ce symbolisme nous avons basé l'iconographie de notre travail autour de la symbolique d'une porte, qui mènerait "de l'autre côté", un autre côté où l'avidité serait remplacée par l'engagement pour une symbiose avec la nature, la terre, le ciel et l'eau. Notre volonté est le feu créateur.

Mardi le 16 avril, une autre rencontre, cette fois, à la boulangerie La Vagabonde de Val-David. J'ai passé en revue les techniques que je prévoyais utiliser pour mettre notre projet en oeuvre : la collagraphie et la photogravure, Maude se montra intéressée et prit des notes. 
Ensuite nous avons visité le marchand d'antiquités pour passer en revue différentes vieilles portes afin d'en choisir une pour notre projet.

À 11 heures nous avons visité l'Atelier de l'Île ensemble pour la première fois et je lui ai fait connaître les aires de travail et les équipements qui servent en estampe contemporaine en m'appuyant sur différentes matrices et outils pour mieux expliquer cette pratique.

Dimanche le 21 avril Maude a préparé sa première matrice pour la collagraphie. Le mardi 23 avril Maude ne put me rejoindre, mais j'ai pu encrer sa matrice et lui envoyer le résultat.

Maude Durocher-Séguin

Jeudi le 25 avril j'ai imprimé la longue bande qui tel que décidé ferait partie de notre installation. Maude était d'accord, mais elle n'a pu être présente, mais grâce au courriel on a pu communiquer sur la suite et le développement de notre image.

matrice encrée pour la collagraphie

première impression de la collagraphie

Dimanche le 28 avril Maude et moi avons collaboré pendant plusieurs heures sur la préparation des matrices pour la partie photogravée de notre projet. La plaque de cuivre a été limée, sablée, polie, pour la préparer à recevoir la pellicule photosensible qui allait nous permettre d'exposer les négatifs choisis pour transférer et ensuite imprimer nos images.




Aujourd'hui 30 avril, Maude fera les recherches nécessaires pour trouver les panneaux de bois aggloméré « plywood » dont on a besoin pour présenter notre travail artistique.


Jusqu'à maintenant, nous avons passé des moments inspirés et inspirants tout en appréciant complètement la chance de nous concentrer sur notre création. En avant pour la suite...






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